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« Nous oublions l’importance de la solidarité, 

Soyons solidaires dans nos actes de tous les jours,

qu’importe d’où nous venons, montrons-la, cultivons-la.

Ne soyons pas solidaires que dans la haine. »

 

Empreinte silencieuse / Anthony Folliau

Il arrive que nous l’oubliions.

Et lorsque nous la cherchons, nous pensons parfois qu’elle s’est affaiblie, voire qu’elle n’existe plus. C’est précisément à ce moment-là qu’il faut la solliciter, pour mieux la retrouver. Après ce 13 novembre, en levant la tête, j’ai découvert une forme de solidarité discrète, presque inhabituelle dans le paysage parisien.

L’identité française flottait à nouveau aux fenêtres, comme au temps de nos Anciens.

Accrochés avec fierté, retenue ou conviction, ces drapeaux rappelaient autant les joies que les atrocités, incarnant à la fois la fierté et le deuil, le signe d’un peuple uni dans le silence sidéré. Oscillant au gré du vent, ils devenaient un geste, une respiration pour la France. Familles, femmes, hommes, riches ou modestes, à travers ce simple geste, tous clamaient un lien à une identité commune.

Dans cette série, j’ai souhaité m’éloigner de l’effervescence, du tumulte médiatique et de l’élan fraternel visible dans les rues et regarder.

Mes images vont à contre-courant : calmes, épurées, à la composition sobre et graphique. Les lieux sont déserts, les voix absentes, pour mieux laisser place à ces actes silencieux mais puissants.

Cette série invite à s’interroger : Etait-ce un patriotisme éphémère, une émotion passagère née du drame, ou bien l’expression d’un sentiment plus profond, que seule un choc peut réveiller ?

Accrocher un drapeau à sa fenêtre, c’est dire avec pudeur qu’on est là... Chercher les drapeaux, c’est chercher cette empreinte silencieuse.

Mais encore faut-il savoir regarder. Lever la tête, dépasser l’évidence. Cette série offre cette vision, mais elle oblige à chercher, à prêter attention à ce qui se cache dans le silence, dans l’ordinaire, dans la pudeur dans ce qui ne se montre pas. Comme ces images, la réponse ne se révèle qu’à ceux qui acceptent de la chercher.

Quand on croit la solidarité oubliée, il suffit parfois de lever la tête. Elle se cherche et se trouve, infime soit-elle, et en la trouvant, on prouve son existence.

 

Cette série a été réalisée à Paris, dans les jours qui ont suivi les attentats du 13 novembre 2015.

Dix ans plus tard, elle invite à revisiter cette empreinte collective, à se souvenir de ce souffle d’unité

qui, même discret, a traversé la ville et ses habitants.

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